http://festivalml18.vefblog.net/

  VEF Blog

XVIIIème Festival de Théâtre de Maisons-Laffitte

posté le 21-03-2009 à 14:24:23

Jeudi 21 mai - 14 h 30 - Salle Malesherbes

La Visite de la Vieille Dame, de Friedrich Dürrenmatt

Compagnie Clin d'oeil (Buc)

 

 

Dans le village crasseux et miséreux de Gûllen, où on vit des allocations chômage et de la soupe populaire, tous attendent avec impatience le retour de Claire Zahanassian, fille du pays devenue milliardaire, pour relancer l’économie du du village . Elle veut bien les aider, mais... “je vous donne cent milliards et pour ce prix je m’achète la justice”.En contrepartie , elle demande rien de moins que que l’exécution de son vieil amant , Alfred, resté au village qui l’avait lâchement abandonnée après lavoir engrossée. “Le monde a fait de moi une putain, je veux faire du monde un bordel!”. La sérénité de la communauté vole alors en éclats. Alléchés par cette offre, le coeur des villageois choisira sans trop de difficulté son camp. Dans cette fable tragique, Dürrenmatt interroge la loyauté face à la tentation et dénonce ironie la trahison et la vilenie humaine

 

La Critique de La Gazette du Festival

 

La Vieille Dame est bien venue 

 

La transformation d’un village poussiéreux en une joyeuse chorale colorée qui dissimule sa cupidité sous un devoir de justice... 

 

Les femmes illustres ont de ces idées » ! s’exclame Dürrenmatt à travers l’un des personnages de cette pièce austère où il est question du comportement humain. Et pour honorer ses propos, Françoise Caudal n’en manque pas ! Quelle ingénieuse idée en effet de transformer cette fable tragique en farce burlesque oscillant entre le Muppet Show et la commedia dell’arte, rythmée par une musique festive aux sonorités balkaniques en contradiction avec le drame qui se joue sous nos yeux ébahis d’enfants devant un spectacle de Guignol…Coiffés de pelotes de laine, maculés de peinture blanche, vêtus de frusques informes et lugubres, dissimulés sous des masques hideux et évoluant dans une gestuelle parfaite,  les miséreux villageois de Güllen guettent le retour de la richissime fille du pays qui se permet le luxe de tirer le signal d’alarme pour descendre du train ; « l’argent peut tout », mais pourra t-il corrompre ces habitants soudés dans la misère et les amener à tuer leur ami, mari ou père ? Nous assistons à la transformation d’un village poussiéreux et de ses morts vivants aux allures macabres en une joyeuse chorale colorée aux instincts grégaires qui dissimule sa cupidité sous un devoir de justice. La démesure est partout : du gros cigare aux objets torves, du petit cercueil au grand banquet, du rire aux larmes, du rythme soutenu au malheureux trou de mémoire… cette compagnie a créé la surprise en interprétant dans un style innovant et léger un texte classique et lourd. C’est du beau travail ! 

 

Brigitte DUFOREZ

 

 


Commentaires

 

1. delphinebatton  le 25-05-2009 à 13:18:14

Merci. Mille fois merci. A la vieille dame, à Alfred, si magnifique, aux habitants de Gullen et à leurs petitesses humaines.
Toutes ces trouvailles de mise en scène, d'accessoires, ces masques splendides et habités...
Longue vie à votre spectacle !

 
 
 
posté le 21-03-2009 à 14:18:28

Jeudi 21 mai - 17 h 30 - Ancienne Eglise

Les Copropriétaires, de Gérard Darier

Les Bouffons Ensemble (Montesson)

 

Mademoiselle Lavigne, syndic, n’est pas prête d’oublier cette assemblée générale des copropriétaires d’un immeuble parisien. La réunion s’enflamme sous les étincelles des préoccupations de chacun. Les rivalités entre voisins s’affutent, comme des flèches empoisonnées  dans des dialogues percutants aux frontières de notre vie ordinaire. Une comédie déchaînée !

  

Tous publics – durée : 1 h 30

 

Critique de la Gazette du Festival

 

Le titre l’annonçait : voici déroulée sous nos yeux l’assemblée la plus redoutée de l’année, la réunion de syndic’ des Copropriétaires. Sur le petit plateau de l’Ancienne Eglise, six personnages, trois hommes et trois femmes, retroussent leurs manches, bien décidés à voir leurs intérêts satisfaits. Depuis la syndic de copropriété, Melle Lavigne, consciencieuse dans son travail… moins dans ses relations amoureuses, le couple Legros, lui plombier, elle femme au foyer, Mr Decaz, le sénior revendicateur, récemment amputé d’un poumon, Melle Pigneton qui a hérité depuis peu de sa mère et souffre d’incontinence oculaire. Enfin, Mr Tiponelli, l’homosexuel new-wave et musicien. Tout ce petit monde autour de Melle Lavigne se montre incapable de restreindre ses requêtes personnelles et sa bile maligne tandis que la pauvre jeune femme lutte pour respecter « l’ordre du jour ». Les revendications relèvent évidemment des grands classiques : de la question du changement de code du digicode, de l’installation d’un ascenseur, jusqu’aux fuites d’eau dans la cave en passant par les plaintes répétées contre le bruit et les odeurs de ses voisins. Tout y passe. Des vérités bonnes à dire pour l’harmonie générale… et d’autres moins, d’ordre personnel, des murs percés sans autorisation, des perruques et des masques qui tombent. On entre bientôt plus en profondeur dans l’intimité de ces personnages, avec des instants privilégiés : l’invocation spirite de feu Madame Pigneton, le malaise soudain de la responsable du syndic, la scène de ménage du couple Legros. Le tout est joué avec dynamisme, avec une coordination saluée, et à toute vitesse ; peut-être même un peu trop vite, malheureusement au détriment de l’articulation et de la portée vocale. Les spectateurs installés dans le fond de la salle ont souffert d’une mauvaise compréhension des dialogues, en partie due à la disposition de la salle. A noter également avec plaisir, l’égalité de jeu entre les comédiens.

 

 


 
 
posté le 21-03-2009 à 14:15:13

Jeudi 21 mai - 21 h - Salle Malesherbes

 Les Femmes Savantes, de Molière

Compagnie La Trappe (Orsay)

 

Alors qu’Henriette envisage d’épouser Clitandre, Philaminte, sa mère, s’oppose à cette union, préférant la marier à un bel esprit fat et calculateur : Trissotin. Situation exacerbée par l’attitude de Chrysale, son père, entièrement soumis à l’autorité de sa femme, par la douce folie de Bélise, sa tante, persuadée que tout homme est amoureuxd'elle, et par l’amertume d’Armande, sa sœur, blessée de n'avoir jamais pu prouver son amour à Clitandre et qui, au final, reste seule dans un isolement qu'elle a elle-même favorisé.  

 

Prix du Public & Prix d'interprétation masculine - Festival de Théâtre de Bougival - Octobre 2008 

 

Adultes et adolescents – Durée : 1 h 40

 

La chorégraphie des femmes savantes 

 Les dix comédiens de La Trappe, ayant chacun un vrai rôle à défendre, nous ont permis d’approcher de très près un concept à tort démodé, la Beauté. Deux heures durant, la musicalité des alexandrins a caressé notre oreille, tel le ressac de la mer. Soutenus par la diction remarquable de l’ensemble des acteurs, accompagnés par le mouvement des suites pour violoncelle de Benjamin Britten, les vers nous ont entraînés dans une danse.  La mise en scène de Christophe Lesage signe une véritable chorégraphie : les personnages entrent et sortent comme dans un ballet, en solo, en duo, en trio… puis ils montent sur l’estrade dans l’univers du raisonnement et de la poésie, celui des femmes savantes, et ils en descendent pour se placer dans le monde des nourritures plus terrestres, ou bien c’est Armande qui s’isole dans sa chambre à l’avant-plan de la scène, ouvrant, fermant les stores dans un jeu de présence-absence. A ces savants chassés-croisés des corps correspondent ceux, complexes, des sentiments : jalousie et sollicitude, mépris et attirance, dédain et amour, faiblesse et autoritarisme. Nous ne sommes ni au XVIIe siècle ni dans notre époque contemporaine. Le décor est à la fois dépouillé et très construit, les costumessont coupés dans des matières naturelles, lin ou soie sauvage, ils se déclinent dans des camaïeux de gris, de beiges et de parmes. Entre classicisme et modernité, le décor et les costumes se risquent à l’intemporalité, pour notre plus grand bonheur. Un Molière comme on en voit peu ! On effleure la beauté. La perfection n’est pas loin. Remarquable !! 

 

Annick Chantrel Leluc

 

 


 
 
posté le 21-03-2009 à 14:08:01

Vendredi 22 mai - 17 h 30 - Ancienne Eglise

Hedda Gabler, de Henrik Ibsen

Le Trille Blanc (Rueil Malmaison)

 

Une jeune femme vient d’épouser un historien effacé et besogneux. Insatisfaite de sa vie qu’elle considère ennuyeuse et médiocre, elle s’est déjà résignée à vivre sans passion ni vocation. Soudain, réapparaît dans son environnement son amour passé, un brillant esprit naguère débauché. Cet évènement déclenche une impulsion vitale qui s’avèrera dramatique. 

Adultes  et grands adolescents – Durée : 1 h 40

 

Hedda Gabler s’ennuie… aussi

 Vendredi après-midi, dans l’antre de l’Ancienne Eglise, l’at mosphère sur scène est froide et sombre. C’est normal, nous sommes en Norvège, chez les Gabler. Et Hedda Gabler est une femme plutôt réfrigérante et antipathique ; pourtant, curieusement, tous les hommes en sont fous ou le deviennent. Dans une ambiance glacée, des personnages énigmatiques s’affrontent nez à nez, croisent des regards appuyés, se frôlent avec ambiguïté, ressortent de vieux dossiers du passé et conversent dans un style ampoulé… on se croirait presque chez Bergman ! La mort y est aussi invitée. Sur un air de flûte enchantée ou de tango endiablé, elle rôde et traverse la scène d’un pas feutré. La grande faucheuse exceptée, tout nous est suggéré : les intrigues du passé, le feu de cheminée, l’arrivée d’un bébé, l’ambiance d’une soirée animée, la vérité aussi sur cette curieuse hyménée entre un mari effacé et cette femme perverse et pyromane qui joue avec les armes et le feu (cette manie de traverser d’un doigt la flamme des bougies !) ainsi qu’avec les nerfs des spectateurs qui se demandent bien quand ses phrases vont enfin se terminer par un point. et nous ne réagissons qu’aux cris de désespoir d’un écrivain trompé et d’une muse sacrifiée, qu’aux nombreux coups de feu tirés, et qu’à la voix forte et portée d’un juge magnanime occupant autant la scène que son côté, et qui nous offre enfin le mot de la fin. Le mot pour rire dans cette dramatique peinture de moeurs décrite par Ibsen, mais peut-on rire de la mort et de la folie ? 

Brigitte Duforez

 

 


 
 
posté le 21-03-2009 à 13:59:02

Vendredi 22 mai - 21 h - Salle Malesherbes

A tous ceux qui..., de Noëlle Renaude

Théâtre du Charrado (Pierrefitte)

 

Une grande réunion de famille à la fin des années 40. Ils sont trente-six à se raconter, à dire leurs rêves, leurs regrets, leurs rancœurs. Trente-six à ressentir encore les souffrances de la guerre, trente-six à rire, à festoyer, trente-six à vivre. Tout simplement.

 

Adultes et adolescents – 1 h 35

 

Huit fois Qui Trente-six

 

 Dans une succession effrénée de tableaux, A tous ceux qui, nous emporte dans la valse folle de trente-six portraits bien campés. Le spectacle mené tambour battant, nous fait voir trente-six chandelles! Les huit acteurs réussissent le tour de force de faire vivre une pièce polyphonique où chacun interprète quatre ou cinq personnages. Véritables as du jonglage, ils se précipitent d’un personnage à l’autre, ils se ruent d’un âge dans l’autre, presque sans respirer. Les différentes voix sonnent vrai. Ca vit, ça vibre, ça danse. Les Chansons sont là, comme des éléments de décor, rajoutées au texte de Noëlle Renaude déjà dense, pour dire une époque et des sentiments, elles permettent aussi de rompre la rigueur du texte original. Les acteurs se sortent avec brio de ce travail choral. Une prouesse aussi, la dextérité avec laquelle ils changent sans cesse de costume ; entre les semelles compensées, le tailleur à basque… c’est toute une époque qui défile sous nos yeux ébahis. La simplicité du décor, des cageots et des planches, fait écho à la simplicité du milieu social où se passe cette réunion de famille dans la France de l’immédiate après-guerre. Chapeau bas à l’acteur qui interprète l’homme ivre prenant l’escalier à partie. Quel beau final, la valse avec les vêtements vidés de leurs occupants accompagnant le toast A tous ceux qui nous succèderont ! Un bémol cependant, onse demande quand ça s’arrêtera, 1 h 45, c’est un peu long ! 

 

Annick Chantrel-Leluc

 

 


 
 
posté le 21-03-2009 à 08:12:22

Samedi 23 mai - 14 h 30 - Salle Malesherbes

Nuit à Rebours, de Lillian Lloyd

Les Théâtropathes (Paris)

 

Quatre soeurs, Lily, Gene, Diva et Rose, tiennent un hôtel isolé où ne passe jamais personne jusqu'au jour où un homme sans passé vient réveiller de vieux fantômes... Cet homme, Personne, est l’archétype de l’Autre, celui qui dérange  par son regard, celui qui devine et met mal à l’aise.

 

Adultes et adolescents - 1 h 30

 

Nuit à rebours : une pièce qui compte

 L’ennui est bien « nucléaire » dans cet hôtel isolé tenu par quatre sœurs hantées par leur passé et habitées par une violence qui semble irrémédiable. Un ennui qui terrasse, qui annihile la vie, le présent et l’espoir. Un ennui qui irradie les êtres et les objets. Elles sont quatre - Lily, Gene, Diva et Rose - mais seules, chacune enfermée dans le carcan de leur histoire familiale. Les quatre comédiennes campent des personnages en souffrance avec justesse et nuance sans tomber dans le pathos grâce à un texte qui en fait lui-même l’économie. Le risque était pourtant là avec un tel sujet. Lilian Lloyd joue aisément avec les mots (« personne », « tout le monde »…), mène son texte avec habileté, prend des risques avec des répliques osant la vulgarité et ça fonctionne plutôt bien. Les comédiennes sont à leur place, lesmots aussi mais il y a un bémol concernant le personnage masculin, cet homme qui arrive dans la vie des quatre sœurs et qui réveille leurs démons. Ce personnage masculin semble survolé alors qu’il est essentiel dans la pièce. Qui est-il ? On ne le sait pas pendant la majeure partie de la pièce, on sait seulement qu’il est « Personne », sans passé ou à la recherche de son histoire. Trop de mystère tue le mystère, on passe à côté de ce personnage et c’est dommage. Sa présence est expliquée tardivement, dans une surenchère explicative qui rompt avec la sensibilité de la pièce dans son ensemble. Heureusement, le comédien se sauve lui-même par sa présence et son jeu. En dépit de ces quelques maladresses, Nuit à rebours mérite largement d’être vue. L’univers de Moi aussi je suis Catherine Deneuve de Pierre Notte n’estpas loin. Rien que pour cela, Lilian Lloyd a gagné son pari ! 

Laurent Jacotey

 


 
 
posté le 21-03-2009 à 08:02:27

Samedi 23 mai - 17 h 30 - Ancienne Eglise

Grand Peur et Misère du IIIème Reich, de Bertolt Brecht

Compagnie Emoi (Paris)

 

La pièce de Bertolt Brecht nous dépeint l’Allemagne des années 1933 à 1938. Dans chacun de ses tableaux, à chaque fois sous un éclairage différent, Brecht aborde la question du nazisme, et tente de démontrer comment il a nourri et s’est nourri de nos peurs naturelles dans toutes les situations humaines, dans tous les milieux sociaux. En effet, quel est ce peuple que l’on accuse, à tort ou à raison, de n’avoir su en son temps résister à la peur ? Et quelle peur ? Qu’est-ce que la peur ? La peur de l’Autre, la peur de soi, la peur de soi en l’Autre ?

  

Adultes et adolescents -  1 h 10

 

Quand Bordaçarre rencontre Brecht


 Alors que le public s’installe, discute, cherche sa place, une bande de pantins silencieux déambule lentement sur la scène et dans la salle. Etranges clownsahuris, apeurés, qui scrutent le public ou le plafond, sous l’oeil arrogant d’un homme en uniforme qui les toise en souriant méchamment. Semblant débarquer d’une autre époque, enfermés dans un univers mental qui paraît friser la folie, ils avancent, tels des morts vivants et le public, qui fait maintenant silence, se demande : qui sont-ils ? Un coup de cymbale provoque un sursaut parmi les spectateurs et annonce ce qui va suivre : une plongée fulgurante dans l’écriture de Brecht, portée par la mise en scène époustouflante d’Estelle Bordaçarre. Ce sont d’abord les corps qui parlent, se contorsionnent, se brisent, s’écroulent, se rapetissent, rampent, s’agrippent les uns aux autres, souffrent puis explosent d’énergie à la scène suivante. Entre mime et chorégraphie, le travail des comédiens sur le corps donne à voir cette humanité coincée entre la peur et la honte, masse anonyme dont le langage, d’abord gargouillis inaudible, s’amplifie jusqu’à parfois devenir cri, humain ou animal. Alors, qui sont-ils ? Que disent-ils ? Ils disent des fragments de vie quotidienne, illustrée avec brio par une bande sonore qui accompagne ou étouffe les voix, bruits de botte, envolée classique ou joyeux morceau rappelant le cirque, mais également le parti pris de dire les textes en français et en allemand. A cet égard, Estelle Bordaçarre va au-delà de Brecht et fait retour sur la France, passée et présente. Elle interroge le public sur son histoire, avec « Maréchal, nous voilà », puis fait lire à ses personnages le journal « Minute » et « Le Figaro », ou leur fait dire qu’ils travaillent plus, « pour gagner plus », assimilant la France d’aujourd’hui à celle d’hier... La mise en scène d’Estelle Bordaçarre est réussie, car elle ose dire l’Histoire sans ménagement, tout en laissant le public respirer par des notes d’humour. Le discours hystérique d’un petit dictateur éructant en allemand est glaçant mais ponctué de mots tels que « choucroute » qui libèrent le rire, même si, précisément à ce moment, elle aurait pu s’en abstenir parce que l’humour est présent par ailleurs. La pièce se termine par la projection d’une liste de déportés, déroulée sur fond de musique Yiddish, dont la contrastante gaieté dérange et rappelle, encore une fois, l’horreur de cette période. Les comédiens jouent extrêmement juste et ensemble, avec une cohésion et un travail de groupe qui se ressent, chacun trouvant parfaitement sa place. Quand Bordaçarre rencontre Brecht, cela donne un spectacle original et personnel, porté par une troupe qui n’a rien à envier aux comédiens professionnels, loin s’en faut. 

 

Cécile Chatanet

 

 


 
 
posté le 21-03-2009 à 07:54:22

Samedi 23 mai - 21 h - Salle Malesherbes

 Madame Sans Gêne, de Victorien Sardou

Théâtre Sans Nom (Saint Cloud)

 

L’histoire de demoiselle Hubscher, surnommée unanimement Madame Sans Gêne, personnage haut en couleurs imaginé par Victorien Sardou. Petite par sa naissance, mais grande, quand elle suit héroïquement son Lefebvre de mari et Napoléon à la conquête de l'Europe. Par la grâce du témoignage de reconnaissance donnée par l’Empereur à ses Maréchaux, elle devient duchesse, gagnant du galon mais ne perdant pas cette gouaille qui a accompagné son parcours de fille simple du peuple, de blanchisseuse, de vivandière... 

Adultes et adolescents – 2 h

 

Madame Sans-Gêne fait mouche

 

 La version de Madame Sans-Gêne proposée hier soir nous transpose dans l’ambiance des pièces diffusées dans Au théâtre ce soir, la célèbre émission des années 70-80 de Pierre Sabbagh. Les décors ne sont pas de Roger Harth, les costumes ne sont pas de Donald Cardwell mais ils n’ont rien à leur envier. Les costumes sont étudiés, les décors aussi, le cadre est posé et le public se laisse prendre au jeu. Le personnage de Madame Sans-Gêne est interprété avec humour, gouaille et authenticité. Autour de la comédienne qui a assurée également la mise en scène de la pièce, une troupe de comédiens se donnent la réplique avec entrain. Certains mots sont mal prononcés, les comédiensn’articulent pas toujours suffisamment mais le charme semble opérer, le public rigole et applaudit. Il faut dire que Madame Sans-Gêne est apparue comme une bouffée d’oxygène après la brillante et poignante adaptation de Grand peur et misère du IIIe Reich d’Estelle Bordaçarre. Le personnage haut en couleurs de Madame Sans-Gêne et l’énergie de la troupe Théâtre Sans Nom de Saint-Cloud ont fait mouche. La mise en scène ne présente pas d’originalité particulière mais l’ascension de cette fille du peuple, blanchisseuse, qui devient duchesse tout en restant fidèle à ses origines a trouvé les faveurs du public. Les applaudissements à la fin de la représentation ont récompensé le travail de longue haleine de l’équipe et ont prouvé que le personnage de Madame Sans-Gêne imaginé par Victorien Sardou restait intemporel. Ils ont aussi prouvé que le théâtre de boulevards avait encore de belles heures devant lui. 

 

Laurent Jacotey

 


 
 
posté le 21-03-2009 à 07:51:03

Dimanche 24 mai - 14 h 30 - Salle Malesherbes

Les Fourberies, d'après Les Fourberies de Scapin, de Molière

Les Comédiens de la Tour (Triel sur Seine)

 

Les sénioras Argante et Geronte reviennent de voyage pour marier leurs filles. Mais pendant qu’elles étaient parties, leurs filles ont fait des rencontres, et leurs cœurs sont déjà bien engagés. Comme un malheur n’arrive jamais seul, les deux prétendants sont détenus par des tuteurs peu scrupuleux qui leur réclament de l’argent contre leur liberté. Seule la malice de Scapine permettre de sortir de cette situation...Adaptation plus ou moins libre de la pièce Molière...

 

Durée: 1 h 30

 

La critique de la gazette des Planches

 

Scapin m’a « tuer »

Molière a sans doute souhaité écrire une farce, on est en droit de se demander où a voulu en venir Franck Martinière dans son adaptation inégale des Fourberies de Scapin. Quel parti pris se cache derrière le remplacement des personnages masculins par des femmes ? Si cette idée peut être intéressante, il n’est pas facile, en revanche, de se lancer dans la transformation d’un texte de Molière. Le personnage de Sylvestre, alias Sylvette dans la pièce, arbore ainsi une posture comique dont le langage très actuel est bien souvent déplacé, quand bien même il pourrait être pertinent dans un autre contexte. Scapin, devenue Scapine, fait preuve d’énergie et maîtrise son texte, même si, parfois, on s’agite un peu trop sur scène. La modernisation a ses limites, et l’allusion à l’entrée de la Turquie dans l’Europe, par exemple, ne trouve pas sa place dans la pièce de Molière, dont le texte est suffisamment moderne pour parvenir jusqu’à nous.
Difficile de « kiffer » cette pièce en somme.

Cécile Chastanet

 

 

 


 
 
posté le 21-03-2009 à 07:45:31

Dimanche 24 mai - 17 h 30 - Ancienne Eglise

La Maison de Bernarda Alba - Federico Garcia Lorca

Nonaime Compagnie (Maisons-Laffitte)

 

A la mort de son époux, Bernarda Alba s’enferme avec ses cinq filles pour un deuil de huit années afin d’honorer la mémoire du défunt. «  Pendant les huit années que durera le deuil, l’air de la rue ne doit pas pénétrer dans cette maison » affirme la sévère veuve. Angustias, l’ainée, mieux dotée que ses sœurs, est demandée en mariage et pourra ainsi échapper à l’enfermement. La cadette Adela, amoureuse du prétendant, est bien décidée à enfreindre les règles maternelles….

 

Durée: 1 h 30

 

La Critique de la Gazette des Planches

 

Dans un décor attendu, dans des costumes attendus, Bernarda Alba et les femmes de sa  maison se partagent la scène. Nous retrouvons l’ambiance des natures mortes de Zurbaràn, et une austérité toute espagnole.  Nous sommes heureusement surpris par l’originalité et l’esthétique de la vidéo projetée sur le rideau de fond de scène, gros plans sur les mains et sur les pieds des acteurs, sur le pliage des draps et le repas. Echos à ce qui se passe sur scène et inversement. Bravo pour la bande son, les bruits venant de « du dehors » accentuent la condition de prisonnière de ces femmes.

 

Dans cette pièce de Lorca où le désir et la sensualité féminines sont la dynamique essentielle, que dire de la distribution où un homme joue des rôles féminins, sans conviction ? Dans cette pièce de Lorca écrite en prison, où le sujet central est l’enfermement, pourquoi avoir sans cesse laisser s’échapper les personnages sur le bas-côté ? Certainement à cause de l’étroitesse gênante de la scène de l’ancienne église.

 

L’intensité dramatique qui s’exacerbe au fil de l’admirable texte de Federico Garcia Lorca n’est pas suffisamment soutenue par le jeu des acteurs, trop égal du début à la fin. Un défi difficile que la compagnie No-Naime a relevé avec courage.

 

 Annick Chantrel

 

 

 


 
 
posté le 21-03-2009 à 07:25:33

Dimanche 24 mai - 21 h - Salle Malesherbes

Autobus S - D'après les Exercies de style, de Raymond Queneau

Arcadie (Douai)

 

Les Exercices de style de R.Queneau constituent un matériau fameux pour le jeu théâtral. Il ne s’agit pourtant que d’une anecdote insignifiante : une querelle dans un autobus racontée de 99 manières différentes-mais qui donne l’occasion d’onomatoper, de chanter de danser de délirer avec le texte de Queneau, nous faisant tour à tour: bègue, gourmet, crooner, paysan, beauf…et de proposer 26 versions aussi facétieuses que le sont « les Exercices ».

 

 


 
 
posté le 19-03-2009 à 23:08:38

Bienvenue au XVIIIème Festival de Théâtre de Maisons-Laffitte

Dans le « monde merveilleux du théâtre amateur » - qui a surtout de merveilleux de partager et de faire partager une passion sans borne pour le jeu et la scène – le festival de théâtre de Maisons-Laffitte tient une place assez particulière…

 

D’abord parce qu’il dure ! Peu de festivals non professionnels ont cette chance (ce talent ?) de tenir sur la durée, de fédérer des troupes de toute nature et de toute origine et de fidéliser un public averti et exigeant. Maisons-Laffitte conjugue ces deux facteurs, toujours convoité par les compagnies franciliennes, qui savent combien il est difficile d’être sélectionné, et toujours fréquenté par un public nombreux, qui apprécie que ce travail rigoureux de sélection lui garantisse des spectacles de qualité (en toute humilité – ce n’est pas nous qui jouons !).

 

Ensuite parce qu’il se déroule dans un cadre non seulement idyllique et bucolique – nous sommes au cœur du Parc de Maisons-Laffitte – mais aussi techniquement impeccable (la salle Malesherbes est extraordinairement bien équipée pour ce type de manifestation) ou architecturalement exceptionnel (l’écrin de l’ancienne église est tout à fait unique en son genre). Et là encore en toute humilité, l’un et l’autre nous ont précédé et nous subsisteront…

 

Enfin, parce que l’accueil y est d’une chaleur sincère et d’une convivialité de bon aloi. Pas de prétention intellectuelle particulière, pas de message véhément à l’adresse d’une quelconque autorité par essence corrompue, aucune revendication autre que celle du plaisir de se retrouver entre  passionnés désintéressés – mais malgré tout très accrochés au palmarès !

 

Et si vous n’en êtes pas convaincus, venez participer au XVIIIème Festival : vous serez surpris !

 

Les organisateurs

 

Le festival de théâtre de Maisons-Laffitte est une sélection régionale au Festival National de Théâtre de Tours (Festhéa)

 


Commentaires

 

1. annielamarmotte  le 20-03-2009 à 10:01:54  (site)

bienvenue sur vef

2. Lloyd  le 25-05-2009 à 04:12:40

J'étais là !!!!!!!!!!!!!!!!!

;o)

Merci Sébastien, encore à toi et ton équipe, c'est toujours des moments magiques, toujours...

 
 
 
 

Ajouter un commentaire

Pseudo : Réserve ton pseudo ici
Email :
Site :
Commentaire :

Smileys

 
 
 
Rappel article