Vous travaillez depuis longtemps sur ce Festival, en quoi consiste votre rôle ?
Je fais partie de l’équipe de sélection des troupes. La sélection est la principale difficulté. La peur de « se planter sur un spectacle » autrement dit, cette peur de ne pas sélectionner un spectacle qui en vaut la peine et qui aurait eu sa place dans ce festival, est permanente.
Comment s’organise cette sélection des troupes ?
Nous travaillons par équipe. Trois équipes de deux personnes voient en moyenne 15 spectacles, la plupart en live parfois en DVD. Il faut savoir qu’un DVD bien fait peut servir un mauvais spectacle ou l’inverse. Visionner un DVD permet d’éviter un déplacement, mais nous préférons quand même aller voir les troupes et nous choisissons de les voir en représentation, pas en répétition. Ensuite il faut arbitrer. C’est obligatoire si on a trop de coups de coeur ! Il faut alors aller dans le détail, éviter la subjectivité. Il nous arrive de choisir des pièces que l’on n’aime pas mais dont nous reconnaissons l’aboutissement d’un travail bien fait. Ensuite quand on décide de faire venir un spectacle, on assume son choix jusqu’au bout ! Vers le 15 mars la sélection est arrêtée. Nous nous réunissons autour d’une table et chaque équipe défend ses propositions ! Nous récoltons environ 40 spectacles par an. Il faut donc trier et garder les plus aboutis, pour n’en garder que 11 ou 12. Il n’y a pas de thème, de fil conducteur, ce n’est qu’une fois la récolte finie que l’on peut deviner quelle sera la tendance du festival ; plutôt drôle ou dramatique par exemple. Enfin, une grande question à laquelle on ne peut répondre avant la fin du Festival : est-ce que le retour qu’en fera le public sera à la hauteur des espérances que l’on a placées dans un spectacle ?
Rassurez-vous, la popularité du Festival répond à votre question !