Le Festival continue sur une note tonique et de grande qualité, mais j’aimerais évoquer tout de suite une chose qui me chagrine : l’inconfort de l’Ancienne Eglise, aussi bien acoustique que visuel, qui exige une prouesse supplémentaire de la part des comédiens pour se faire voir et entendre. Une mention spéciale leur sera donc toujours donnée de ma part ! Voilà c’est dit.
Les trois pièces présentées Salle Malesherbes et à l’Ancienne Eglise en ce premier jour de Festival traitaient des mêmes sujets : l’argent, la difficulté de communiquer les uns avec les autres, la trahison, la tromperie. Mais la forme proposée était bien différente. Masques clownesques pour la milliardaire monstrueuse de La visite de la vieille dame et ses otages, pingpong boulevardien pour Les copropriétaires, sobriété et esthétisme au service du texte en alexandrin pour Les femmes savantes. Ce fut un bel échantillon des travers de la nature humaine servis par des comédiens tous heureux d’être sur scène et n’épargnant pas leurs efforts pour défendre leur travail et celui de leurs metteurs en scènes. Ceux-ci méritent un coup de chapeau pour la créativité, les astuces qu’ils ont inventées ou l’atmosphère qu’ils ont su rendre avec trois fois rien. Heureusement, la crise aidant, les Mansonniens ne sont pas partis en long week-end. Ils étaient tous là et il a même fallu refouler 20 personnes à l’Ancienne Eglise ! De mémoire de festivalier, ça n’était jamais arrivé. Et si demain il pleut c’est à la Salle Malherbes que l’on refusera du monde !
Claude Muslin