Le spectacle continue
Sébastien Biessy, organisateur du Festival, a rendu hommage hier soir à Raymonde Barathon, fidèle spectatrice du Festival, récemment disparue. Que serait le théâtre sans spectateur ? La salle fait partie intégrante du spectacle et c’est elle qui décide : qu’elle aime, le spectacle continue ; qu’elle n’aime pas, le spectacle s’arrête. Le spectateur est d’ailleurs aussi un acteur, sans toujours le savoir… Car ce qui se vit sur scène, il le ressent. Il éprouve les mêmes émotions que le comédien : il pleure, il rit sincèrement. Imaginez tous ces personnages de théâtre que Mme Barathon a connus grâce à tous ces comédiens qui leur ont donné vie ! Elle a assisté à près de 200 spectacles ! Cela fait du monde ! Près de 200 fois, elle s’est installée dans le même fauteuil de la Salle Malesherbes, sur la même chaise de l’Ancienne Eglise ; elle a vibré à l’unisson de ces troupes qu’elle venait soutenir. C’est ainsi qu’au fil des ans, cette militante de la vie, comme la qualifiait M. le Maire en donnant le coup d’envoi du Festival, s’est forgé une culture théâtrale forte. Ce regard d’expérience et de passion lui a permis, une année, de remplacer au pied levé un membre du jury absent ! Ce coup de projecteur de la scène à la salle fait du bien. D’ailleurs, la ferveur des applaudissements à la fin de la représentation de Mlle Doolittle en dit long sur l’avis du public. Il a décidé : le spectacle continue !
Claude MUSLIN