Mademoiselle Doolittle, d'après George Bernard Shaw
Arts Scénique et Compagnie (Saint Maur des Fossés)
A la suite d’un pari, Higgins, professeur de phonétique, entreprend de transformer Lisa, la petite marchande de fleurs, en une merveilleuse lady. Derrière le pantin qu’il croit avoir fabriqué de toutes pièces, se révèle une varie personne qui n’hésite pas à échapper à son créateur. Les personnages sont portés par un dialogue ou l’humour et la fantaisie sont toujours présents, dans l’une des comédies les plus populaires du théâtre britannique.
Adultes et adolescents – Durée : 1 h 40
Critique de la Gazette des Planches
La XVIIIème édition du Festival, à la Salle Malesherbes, a commencé très fort. Miss Doolittle, d’après Pygmalion de George Bernard Shaw, présentée hier soir par la Compagnie des Arts Scéniques de Saint-Maur des Fossés, a créé l’évènement. Rythme, énergie et bons jeux de mots ontsurpris le public. Une mise en scène intelligente, lisible, et un jeu efficace sur les lumières et les noirs ont été le support d’une représentation dynamique. L’histoire gravite autour du couple principal. Elisa Doolittle - Henri Higgins et, fort heureusement pour eux, le niveau de ces comédiens est tout à fait honorable. Il les a servis dans ce défi constitué d’une part par la popularité de cette pièce (l’une des plus célèbres du théâtre anglais contemporain) et d’autre part dans la technique qu’exige le changement progressif des registres d’Elisa Doolittle : de la vulgarité crasse de son milieu social d’origine jusqu’à une diction claire et la perte de l’accent. Les impressions à chaud du public font écho de manière enthousiaste à ce sentiment. Toutefois, les spectateurs approchés hier soir ont fait remarquer une lacune dans la diction des comédiens au cours de la dernière demi-heure, certainement due à la fatigue et à la chaleur qui déstabilisent toujours en fin de parcours. On note également une divergence d’opinions : certains estiment que l’énergie délivrée par le couple Doolittle - Higgins a malheureusement éclipsé les rôles secondaires, notamment celui du colonel Pickering, jugé trop en retrait dans son jeu. D’autres objectent que le jeu tout en retenue du comédien répond à l’essence même de son personnage, celui d’un gentleman Anglais érudit et ancien militaire aux Indes. Les autres rôles secondaires, moins remarqués, ont néanmoins été porteurs de l’humour sous-jacent de la pièce : l’humour britannique, les mondanités futiles, la relation gouvernante/maître des lieux, avec Madame Pearce. A noter également le soutien sonore omniprésent : de la musique et des enregistrements surprenants, comme la déclinaison des cent trente voyelles enregistrées sur gramophone et sur lesquelles travaille le professeur. En somme, on en sort enjoué, et impatient de découvrir ce que les autres troupes nous réservent.
Emilie ALEXANDRE